De 1980 à 1984, Gérard Bertrand pratique la gravure aux Beaux Arts d'Angers.
La suite de ses travaux est constituée d'ensembles: d'abord en gravure et peinture suivis
par 17 séries de photographies recomposées qu'on dit aussi "plasticiennes".

Pour chacune, il s'impose des contraintes différentes de format, de couleurs et de thèmes.
Il crée alors ses visions photographiques en assemblant des éléments issus de ses propres clichés et en les "mettant en scène" avec des décors, des personnages ou des événements venus d'ailleurs.
ll crée ainsi des espaces illusionnistes souvent teintés d'humour poétique ou... noir.
Dans ses photographies recomposées, des indices apparaissent et ouvrent des pistes.
Au "regardeur", qui veut bien dialoguer avec les images, de finir le tableau.

De 1980 à 1984 eaux fortes et lithographies dont la série :
Images de rencontres
. Version revue en 2016 ici
De 1985 à 1987 acryliques sur velin avec collages Images d'ailleurs
De 1988 à 1989 acryliques sur toiles Du noir à la couleur
De 1990 à 1993 acryliques sur toiles Regards perdus
De 1994 à 1995 huiles sur toiles et éléments photographiques Fantographies
De 1993 à 1995 aquarelles Papiers peints
De 1996 à 1997 acryliques sur toiles Lieux communs
De 1998 à 2001 aquarelles et collages L'Araignée des chaudières
De 2002 à 2003 images photographiques L'Album de Franz Kafka vidéo
De 2003 à 2005 images photographiques L'Album de Marcel Proust vidéo
De 2006 à 2007 images photographiques L'Album d'Alfred Hitchcock
vidéo
De 2007 à 2009 images photographiques Série "PhotoPictus"
De 2009 à 2011 images photographiques Rencontres avec Josep Grau-Garriga

De 2009 à 2011 images photographiques Rencontres fortuites
De 2009 à 2011 images photographiques Rencontres avec Julien Gracq vidéo
De 2011 à 2013 images photographiques Rencontres fortuites en couleurs
De 2012 à 2013 images photographiques Faces of Jazz
De 2013 à 2014 images photographiques Manières noires vidéo
De 2015 à 2017 images photographiques Entre chien et loup vidéo
De 2017 à 2018 images photographiques Petit catalogue de réalités subrepticement augmentées
De 2018 à 2019 images photographiques Tableaux des éléments
De 2019 à 2020.Images photographiques Intrusions
De 2020 à 2021.Images photographiques Bretagne en sépia

 

In the spirit of "narrative figuration", personal snapshots are assembled to form photographic images that tell stories.
From 1980 to 1984, Gérard Bertrand practiced engraving at the Beaux Arts d'Angers. The continuation of its work is made up of sets: initially in engraving and painting followed by 17 series of recomposed photographs which one also says "plasticians".
For each one, he imposes on himself different constraints of format, colors and themes. He then creates his photographic visions by assembling elements from his own photographs and "staging" them with sets, characters or events from elsewhere.
He thus creates illusionist spaces often tinged with poetic or... black humor.
In his recomposed photographs, clues appear and open tracks.
It is up to the "viewer", who is willing to dialogue with the images, to finish the picture.

Roman de l'au-delà  (couverture)
de Matthias Politycki
Editions Jacqueline Chambon ici
Actes Sud

Sillage de Kafka (couverture)
sous la direction de Philippe Zard ici
Editions Le Manuscrit
Chasing The Perfect
de
Natalia Ilyin
Metropolis Books New York ici
Affiche des Rencontres Julien Gracq
octobre 2002

Abbaye de St Florent le Vieil
Collège de 'Pataphysique
Viridis Candela
15 sable 134 EP vulg. 15 décembre 2006
ici
Kafka, Der Process
Texte,Themen und Strukturen ici
Cornelsen Editions Berlin
Revue Eyemazing
Dans plusieurs numéros ici
Figaro Magazine novembre 2013
"Stupéfiant Proust" ici
Gradhida
la revue du Musée du Quai Branly
ici
Lettre International
La revue littéraire et artistique allemande ici
Proust zum Vergnügen
Reclam-Verlag
ici
La chute de l'Île de la décadanse
de Franck Steinmetz
(couverture de l'édition) Editions-Panthéon ici
l'éléphant n° hors-série CARTO
Juillet 2020
Illustration pour "Julien Gracq,
écrivain géographe"
ici

VOIR aussi les 2 articles reportages
dans la revue EYEMAZING
en 2004 et 2013

L'Album de Kafka a été exposé à l'Institut de Berlin-Brandebourg pour la coopération franco-allemande en Europe – Fondation Genshagen et à la galerie 377 à Villevêque.
L'Album de Marcel Proust a été montré au Casino de Cabourg lors du colloque consacré à Marcel Proust.
Les séries Rencontres fortuites en noir et blanc et Rencontres avec Josep Grau-Garriga ont été présentées à l'Espace Art Contemporain de Saint-Mathurin-sur-Loire.


Deux articles dans la revue de photographie en anglais EYEMAZING et 6 pages in Eyemazing The New Collectible Art Photography (Thames & Hudson Ed.).
Quelques tirages sur HAHNEMUHLE "Photo Rag" 308g/m² sur le site pour collectionneurs
EYEMAZINGeditions

LES EXPOSITIONS

1984 eaux fortes et lithographies Images de rencontres Galerie Guémard Angers
1987 acryliques avec collages Images d'ailleurs Galerie Arcadra Nantes
1989 acryliques sur toiles Du noir à la couleur Galerie Guémard Blaison-Gohier
1993 acryliques sur toile Regards perdus Hôtel de Ville De Saint Barthélémy d'Anjou
1995 toiles et photographies Fantographies Salon Expression libre de Saint Mathurin-sur-Loire
1995 aquarelle Papiers peints Hôtel de la Godeline Angers
1997 acryliques sur toiles Lieux communs Salle Portugal Nantes
2001 aquarelles et collages L'Araignée des chaudières Salon Expression libre de Saint Mathurin-sur-Loire
2003 photographies recomposées L'Album de Franz Kafka Institut de Berlin-Brandebourg en Allemagne et à la Galerie 377 à Villevêque
2005 photographies recomposées L'Album de Marcel Proust Casino de Cabourg et Espace Art Contemporain de Saint-Mathurin-sur-Loire
2009 photographies composées PhotoPictus Galerie L'Atalante au Thoureil et, en 2015, et à l'Ancien Couvent de la Baumette à Angers
2011 photographies composées .Rencontres avec Josep Grau-Garriga Espace Art Contemporain de Saint-Mathurin-sur-Loire VIDEO
2011 photographies composées.Rencontres fortuites Espace Art Contemporain de Saint-Mathurin-sur-Loire
2011 photographies composées .Rencontres avec Julien Gracq Galerie L'Epi à Ingrandes-sur-Loire
2013 photographies composées Rencontres fortuites en couleurs La Folie des Arts à Nantes
2014 photographies composées Manières noires La Folie des Arts à Nantes et galerie l'Epi à Ingrandes-sur-Loire
2017 images photographiques .Entre chien et loup Parcours d'art NOV'ART Villevêque
2018 Exposition rétrospective 10 années d'images photographiques à l'Espace d'Art Contemporain de Trélazé VIDEO
2018 Invité à la Biennale "Belles images, Belles pages" au Musée des Sables d'Olonne
2020 images photographiques .Intrusions et Catalogue Galerie Hors Champ St Mathurin sur Loire VIDEO
2022 invité à l'exposition 49 REGARDS
2023 invité à l'exposition 49 REGARDS aperçu

 

Séries, vidéos, illustrations, expositions personnelles...

Scénographies imaginaires

par Jacques Reverdy


Gérard Bertrand et ses “photographies recomposées”

Ne bougez plus ! ici passe Kafka …N’avancez pas ! là regarde Proust …Tournez-vous lentement ! sur votre ombre surgit Hitchcock …Soyez prudent, d’autres demain suivront.
Le rêve a glissé peu à peu vers une troublante réalité et sous vos pieds doucement balancés les repères de la raison basculent dans un infini étonnement. L’image s’inscrit sur l’écran,
le virtuel méditatif de Gérard Bertrand s’offre au déchiffrement : énigme à dévoiler, rébus à effleurer, sortilège à exorciser.Sous peine, n’en doutez pas, de rester à jamais sur l’incertaine arête du trouble et du désir.

Le questionnement s’impose devant cette assemblée familière et insaisissable. Que font, ici et maintenant, ces personnages surgis de la mémoire lointaine ? Ils semblaient appartenir à tous, icônes posées là sur les chemins de l’histoire, témoins muets d’une actualité désuète, telles les statues de nos jardins publics intérieurs. Seul l’un d’eux, le plus facétieux sans doute, traverse d’un clin d’œil l’écran de cinéma, attendu comme un vieux complice.

Prudent, peut-être, ou désireux par contraste d’accentuer le trouble, Gérard Bertrand fait volontiers état des contraintes qu’il s’impose : un ordre rigide introduirait une respectabilité dans un univers qui fuit la rationalité dès que la trame symbolique de l’image paraît s’amincir.
Les nombres prétendument régulateurs (nombre d’images, formats identiques, tonalité photographique pour chaque série) seraient-ils investis de quelque sortilège numérologique ? de quelque divisibilité mystérieuse ? Et pourquoi ne relèveraient-ils pas comme chez de prestigieux prédécesseurs d’un hasard dadaïste Ô combien jubilatoire ? Après tout, le questionnement ne vaut-il pas mieux qu’une réponse argumentée ? Ne sommes-nous pas constamment environnés de signes interrogateurs qui balisent notre cheminement ? Convenons que par sa geste artistique, Gérard Bertrand ajoute au grand mystère.

Et le leurre opère …

Extraits d’un faux oubli, ses protagonistes reviennent un peu triomphants, insistants et étranges, comme reprogrammés par les multiples manipulations du plasticien.
Car il s’agit bien d’un enchaînement rigoureux de formes, de trajectoires, de matières, d’ombres et de lumières, qui attestent d’un regard singulier et notamment d’une attirance toute particulière pour les architectures, pour les milieux urbains propices aux longs travellings de lignes fuyantes, à l’enchevêtrement inextricable de charpentes, voûtes basculantes … et, comme un leitmotiv, le cube perspectif du Quattrocento, sous l’apparence de la scène d’intérieur devenue scène de théâtre.
Car il s’agit bien de notre mémoire familière, panoramique, dilatée dans l’instant, à son tour enchaînée dans les pièges plastiques, les anecdotes fantasmées, les actualités en noir et blanc d’un monde parallèle, dans lequel se côtoient humour et mystère, amour et culture protéiforme.
Mais cet incessant tangage de la raison – orchestré par la savante architecture du plasticien puisant dans les pixels ses artéfacts symboliques – en devient d’autant plus redoutable : le rêve est kaléidoscopique, le fugace cauchemar peut devenir visqueux et brutal.

Le “regardant” est saisi dans ses certitudes, captif d’un infini réseau de plans de coupe, de rais de lumières, de perspectives aberrantes, d’échelles incohérentes, le conduisant aux frontières du tangible et du faux-semblant. Kafka, Freud, Proust, Hitchcock sont bien identifiés, mais la mémoire est interpellée. S’agit-il d’une injonction à relire une histoire qui nous aurait échappé, ou bien l’auteur a-t-il perfidement bouleversé l’ordre des pages d’un livre aux feuillets détachables ?

L’interrogation sans fin engendre inexorablement le ” sommeil de la raison ” (douloureusement vécu par Goya) ou plutôt cet éphémère instant qui fait glisser de l’éveil à l’inconscient de l’endormissement. Ce fragment de temps délicieux où la tête bascule, où les yeux s’ouvrent vers l’intérieur, où le malade oublie sa souffrance, où vont se régénérer les mystérieux arcanes de la pensée.

Ces constats opérés et le trouble analysé, il importe de revenir à l’auteur et aux moyens mis en œuvre : l’œil, associé aux outils de la modernité que sont l’appareil photographique et l’ordinateur. Nul doute que ses ”machines à images” n’aient subi quelque manipulation narquoise afin d’émettre résonances et dysharmonies, tels ces pianos ”préparés” grinçants et fascinants à la fois.

On l’aura compris, l’image n’existe que dans son œil ou plutôt son œil seul est en mesure de disséquer ainsi cette réalité complexe et polysémique. C’est, de fait, toute sa culture qui affleure et qui va féconder la proie choisie : il diffuse dans l’image un précipité – au sens chimique du terme – de la vie qu’il s’est construite au travers de ses pôles d’attraction, de ses colères, de ses gourmandises, de ses nostalgies, de son humour incisif.
Ainsi développe-t-il une alchimie de la connaissance à double sens :il semble se découvrir lui-même en même temps qu’il élabore un outil de communication d’une savante richesse.
Il développe ce faisant une sorte d’introspection dans la mesure où la re-composition de l’image réclame un long travail de recherche mémoriel et encyclopédique d’interventions sur les lumières, les textures, les mises en relation avec son univers. Gérard Bertrand semble à la fois convoqué et dévoilé par l’image initiale agissant comme un révélateur.
Et en cela la démarche apparaît dans toute la splendide inutilité de la création : cette quête insatiable et dévorante qui ne conduit qu’à soi-même au long d’un parcours en boucle aux limites indéfiniment repoussées …

Si l’écriture est un cheminement vers et au travers de soi-même, les consignes de prudence que je délivrais dans les premières lignes valent aussi, je le sais maintenant, pour Gérard Bertrand lui-même, discrètement masqué par l’ombre de ses fantômes.

Et c’est bien ainsi qu’il convient de revenir de ces images tour à tour fanées ou richement colorées, dans lesquelles l’angoissante saturation peut laisser place aux vertiges du vide, comme on revient d’un voyage se dérobant à la narration. Seuls les mots du silence peuvent accompagner la commotion de l’étonnement et quand reviendra la parole libératrice, ce sera pour faire état d’une nouvelle histoire personnelle, d’un acquis supplémentaire dans l’expérience humaine, mais aussi pour s’excuser d’avoir osé voir de l’intérieur par l’oculus interdit de l’impudique voyeurisme, ”Adieu ! j’ai vu plus loin qu’il n’est permis …”. Nietzsche pourrait bien devenir à son tour le pivot d’une nouvelle théâtralité car c’est bien l’image d’après qui est attendue et qui tend à s’imposer dans sa potentielle virtualité, telle une frontière immatérielle jamais atteinte.

J’imagine même que par une densification des moyens et de la pensée, une seule image initiale pourrait être recomposée à l’infini en de multiples avatars, comme autant de miroirs de la curiosité toujours en éveil et du temps qui passe.
Mais cela ne peut être car l’évidence s’impose et la timide injonction s’épuise : Gérard Bertrand ne saurait s’inscrire dans aucune logique fantasmée.

Je sais désormais que je serai attentif aux surgissements à venir...



Dans l'esprit de la "figuration narrative", des clichés personnels assemblés pour former des images photographiques qui racontent des histoires.

UN PEU D'HISTOIRE

La suite des travaux de Gérard Bertrand est constituée de 23 ensembles. En gravure et peinture d’abord, puis en photographie où il s'impose des contraintes de format, de support, de couleurs et de thème dont il change à chaque série.

LES DÉBUTS

De 1980 à 1984, Gérard Bertrand pratique la gravure dans l'atelier des Beaux-Arts d'Angers.
A partir des années 2000, la découverte de l'ordinateur et des logiciels de création numérique lui ouvrent un plus vaste champ de possibilités créatives.Dans cette période, pour fabriquer ses images, il assemble alors des éléments issus essentiellement de photographies personnelles, constituant ainsi ses 15 séries d'images photographiques où il "met en scène", en quelque sorte, des personnages ou des événements parfois bien éloignés, venus de mondes différents, mais qui seront réunis par le thème commun de chaque série.

Son travail de photographe plasticien l’amène alors à remodeler ses clichés, puis, le plus souvent, à ajouter un ou plusieurs éléments dans l’intention de créer des images à énigmes. Il fabrique ainsi des espaces illusionnistes, souvent teintés d'humour poétique.

LES MOMENTS FORTS

Dans la suite de ses 17 suites numériques , on remarquera particulièrement :
*Les deux séries inaugurales, deux hommages, parfois impertinents mais respectueux, à Franz Kafka et Marcel Proust.
*Une série initiée après une rencontre avec Julien Gracq et la lecture de ses œuvres.
*Enfin, le travail en commun pendant deux années avec le peintre-lissier catalan installé en Anjou, Josep Grau-Garriga avec qui il mettra en œuvre un projet imaginé à deux autour de la photographie. Malheureusement, l'exposition commune et déjà programmée sera annulée à la suite du décès du peintre.

DES CONTRAINTES COMMUNES

Résumons.Chacune des séries obéit donc à des contraintes décidées au départ. Par exemple, le nombre d’images, la présence de légendes ou pas, le support, le format, la couleur ou le noir et blanc.La méthode est identique : pour les premières séries : assembler après une longue recherche iconographique des éléments photographiques venus de sources multiples et qui seront "travaillées” après leur numérisation. Plus tard, des indices souvent discrets que chacun pourra rechercher seront ajoutés dans un cliché personnel qui, retravaillé, constituera le décor de la scène.Et à ce moment, des pistes s’ouvriront et les histoires, celles cachées et celles qui restent à inventer, prendront vie grâce à la sollicitation de l’imaginaire du regardeur.

L'ESPRIT

Créant des espaces illusionnistes, souvent teintés d'humour poétique et noir parfois,  l'auteur de ces visions photographiques avec ses images parfois énigmatiques sollicitera l’imagination de ses visiteurs et ainsi le plaisir sera partagé, l'espère-t-il
.Gérard Bertrand


6 photographies dans
Eyemazing The New Collectible
Art Photography

Eyemazing Susan

CONFERENCE
Au Musée des Beaux Arts d'Angers en octobre 2016
La photographie plasticienne de 1880 à aujourd'hui

A voir aussi sur les pages de
YouTube à : Gérard Bertrand et sur Artmajeur

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