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En 2009...
En 2009,
nous avions tenté de mettre à jour la démarche de Gérard Bertrand au travers de ses séries de photographies aux titres génériques contribuant à affirmer que le terme de photographie ne rendait compte que de manière imparfaite de la nature de la recherche, ainsi sans tous les citer avions-nous mis en évidence la série "Photopictus".
Six ans plus tard, et quelques dizaines de photos plus loin … force est de constater que la conclusion du précédent article nous conduisait bien vers des territoires inconnus.
Les nouvelles créations saisissent le regard en raison des deux dominantes qui les caractérisent: des lumières encore plus puissantes que Gérard Bertrand fait surgir du cœur même des pixels, et une sorte dramatisation du cliché initial pris par l’auteur lui-même au gré de ses rencontres: détail insolite, anecdote dérisoire, vision déformée du réel, situation improbable, … Ainsi en est-il des "Manières noires" et de la série "Entre chien et loup" qui lui succède selon une filiation assez évidente dans une première approche.
En pénétrant dans l’intimité de l’image on observe en effet un resserrement du regard vers un objet photographique plus dense en raison d’une plasticité structurante qui finit par déterminer l’identité du nouvel objet lequel révèle des lumières, toujours intensément présentes mettant en évidence une épure, abandonnant ainsi (peut-être provisoirement) le rôle d’éclairage scénique.
Une observation plus exigeante est imposée au regardant: elle ne surprendra pas les familiers de l’artiste, habitués à ses évolutions. Ces décantations successives conduisent Gérard Bertrand vers un essentiel qui est toujours le but ultime et toujours repoussé du chercheur … le rêve de l’alchimiste.
Jacques Reverdy Le10 Juillet 2015
La mélancolie semble baigner l’ensemble de cette série.
A cause, en partie, de l’ambiance sombre qui y règne et qu'on rapprochera du travail sur l’image
des pictorialistes
des tout
débuts de la photographie. Et c’était bien l’intention.
Mais surtout parce que l’humain semble s'être absenté de ce monde entre chiens et loups.
Il a cependant laissé des traces. Des indices souvent discrets que chacun pourra rechercher
en dialoguant
avec ces images : ce “regardeur”, cher à Marcel Duchamp, qui finit le tableau.
A ce moment, des pistes s’ouvriront et les histoires, celles cachées et celles qui restent à inventer,
prendront vie
grâce à une légère sollicitation de l’imaginaire.
GB