"Personnellement, je n'ai pas vécu la vie du groupe surréaliste. Je ne suis pas du tout "collectif", en ce qui me concerne. J'aimais beaucoup mieux voir Breton seul à seul et me promener avec lui. On discutait,
on marchait simplement et il promenait un monde autonome...
J'ai eu l'impression qu'il y avait fatalement un certain décalage,
non pas du tout qu'il changeait d'attitude, mais lorsqu'il était dans le groupe, il se sentait beaucoup plus le représentant, enfin le responsable bien entendu d'une certaine forme de pensée,
d'une certaine conception des choses, et peut-être alors là était-il plus rigoriste, plus coupant, plus tranchant..."
Extrait du script d'un entretien de Julien Gracq à l'ORTF, le 19 avril 1970.